Shri Krishna Puja, Vienna 1983

(Austria)

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Talk before puja, « Vishuddhi Chakra ». Vienna (Austria), 4 September 1983.

English transcript certified by IBP
Traduction française approuvée. Ver 27/2/2014.

Avant d’aller en Amérique, Je désirais en dire plus sur le Chakra du Vishuddhi et sur l’aspect de Shri Krishna en nous.

Lors du premier puja à Genève, J’ai déjà parlé beaucoup à ce propos. C’est un sujet inépuisable, bien sûr, car il concerne le centre du Virata. Mais l’on doit réaliser que le message de Shri Krishna était de « s’en remettre ».

Or il y a une conception triviale de la soumission : celle d’un ennemi qui capitule devant un autre ennemi. Donc, quand on parle de « s’en remettre » nous élevons des barrières à la pensée qu’il nous faut maintenant nous soumettre – abandonner quelque chose à la partie adverse. Mais, quand Shri Krishna parlait de s’en remettre, Il disait en fait : « Abandonnez Moi vos ennemis de façon à ce que Je M’en débarrasse. »
Le pire ennemi que nous ayons est notre ego. Et, avec l’ego, commencent toutes sortes d’autres problèmes, car il est la plus grande barrière à notre croissance. Et comme vous le savez, l’ego commence au Chakra du Vishuddhi et il peut être absorbé et résorbé dans et par ce chakra.

Voyons maintenant les aspects de ce Chakra du Vishuddhi. Toutes les voyelles que nous utilisons, proviennent du Chakra du Vishuddhi. Et, de même que dans le syllabaire devanagari elles sont au nombre de seize [a aa i ii u uu e ei o au ru ruu lu luu am aha]. Et, comme vous savez que vous ne pouvez pas composer un mot sans utiliser une voyelle, elles sont tellement importantes. Une consonne est faible sans force [nirbal] Elle n’a aucune force en l’absence de voyelle. Ainsi la parole d’une personne tire sa force du Chakra du Vishuddhi

Mais il peut s’agir d’une force complètement rigide, absolument rigide. Supposons que vous possédiez une arme très puissante mais que vous n’arriviez pas à la soulever, alors qu’elle est l’utilité d’avoir une telle arme ? Ainsi, ce M. Ego essaye de rendre l’arme lourde et rigide comme une mitrailleuse enrayée.

Et c’est pourquoi Il a dit : « Abandonnez-Moi votre ego » afin que les mantras que vous dites ou bien vos paroles soient des armes efficaces, de bonnes armes, des armes vraiment efficaces.
Et donc, quand nous parlons, voyons comment Je perçois votre ego s’exprimer dans votre discours, pour que vous compreniez comment vous adresser à Moi et vous juger vous-mêmes.

Par exemple, trop agiter le cou est un signe que M. Ego vous fait hocher la tête pour rien du tout. Tout comme beaucoup de gens ont l’habitude de dire et répéter « oui » sans arrêt, une dizaine de fois. C’est inutile. En fait, vous devriez juste bouger la tête une seule fois, avec humilité, « Oui, Mère », et ce sera très bien. Vous devez bouger le cou avec respect et avec la compréhension que Shri Krishna y siège. Avec dignité. Mais chaque fois, on oublie et on se sert de son cou pour s’imposer quand on parle à quelqu’un. On l’agite trop ou on le pousse en avant de telle façon que l’autre personne en est comme dominée.
Et c’est comme cette autre façon de faire quand vous vous adressez à Moi en disant : « Non, Mère. » C’est très courant. Si Je dis quelque chose, la première réaction des gens peut bien être : « Non, Mère. »

Après tout, voyez-vous, il y a une force agissante même dans Mes paroles, qui sont des mantras. Mes silences sont des mantras en flot continu. Et tout à coup vous réagissez avec votre : « Non, Mère. » Et vous créez une onde perturbatrice en retour. Or à ce moment, si vous vous contentez juste d’écouter ce que Je dis, Mes paroles elles-mêmes résoudront tout, vous n’avez rien à faire.

Et puis…Une autre façon de faire, c’est le style avec lequel vous Me parlez et où Je peux voir un comportement de Vishuddhi droit. C’est le cas des conversations habituelles, où au lieu de dire « Oui », on fera : « Mmm ». De même, un style très fréquent ici, c’est « Aaa ». On dit « Mmm » comme cela, puis « Aaa, d’une façon bien particulière, et ensuite, pour couronner le tout « Mmm. » En fait – si vous y voyez clair – on n’est réceptif à rien, mais on essaye en quelque sorte d’imposer un débit régulier à la parole.

L’humilité est la meilleure façon de conquérir l’ego du Vishuddhi. Aussi, essayez de développer des méthodes douces, des manières délicates pour parler aux autres sans les heurter. Et votre Vishuddhi, vous en serez surpris, commencera immédiatement à exprimer une telle douceur. En effet les bhouts n’aiment pas la douceur ; ils sont querelleurs, ils sont durs, ils essaient toujours de dire quelque chose de façon cassante.
Une sahaja Yogini : Voici M. Srivastava.

Shri Mataji : Voyez donc, ce n’est pas le bon moment. Bon, il vaut mieux que Je con tinue. Une minute.

Un sahaja Yogi : Bolo Shri Jaganmata Shri Adi Shakti Mataji Shri Nirmala Devi Ki – JAI !

Shri Mataji : Il s’agit donc de contrôler ce Vishuddhi droit en s’en remettant, comme dit. En fait, il s’agit d’abord de renoncer à votre ego. Et ce renoncement à l’ego doit venir du cœur. Il ne doit pas être purement formel, il doit venir de votre cœur : « Je ne veux plus du tout de cet ego, je désire connaître la Réalité. Laissez-moi voir la Réalité, que je la ressente, que je m’en réjouisse. » Et à partir du moment où vous commencez à faire cela avec votre cœur, vous serez étonné de voir votre voix s’adoucir.

En outre, elle sera un canal du Pouvoir divin. Et on dit qu’on a alors [Vak Shakti], c’est-à-dire « le pouvoir de la parole ».
Et quand vous abdiquer votre ego, en réalité cela revient à dire « Je ne fais rien, c’est Vous qui faites tout », de sorte qu’une petite goutte devient maintenant un océan. Et ainsi le son de votre voix a le pouvoir de l’océan.
Et la deuxième chose que vous devez abandonner, c’est l’orgueil ou la vanité.

Cette vanité peut provenir de beaucoup de sortes de choses absolument artificielles. Devant Dieu, qu’est-ce qui vous appartient ? Qu’est-ce que votre argent ? Qu’est-ce que votre position ? Qu’est-ce que votre famille ? Qu’est-ce que votre éducation ? Vous voyez, rien n’a de valeur en la présence de Dieu. Les possessions auxquelles nous accordons tellement d’importance n’ont aucune valeur. Aussi doit-on réaliser que, si nous sommes les possessions de Dieu, nous devrions être fiers d’une seule chose seulement, c’est que Ses vibrations coulent en nous, qu’Il est fier de nous.

Ainsi supposons que vous Me donniez un fruit ou disons un Ganesha ou autre chose, il va avoir beaucoup plus de valeur parce que Je l’ai touché et qu’il est alors rempli de vibrations.

Disons ce Ganesha par exemple, si vous regardez sa valeur, c’est zéro pour ce qui concerne le métal mais, s’il est fait avec art, il va avoir beaucoup plus de valeur.

Dans ce monde la valeur augmente avec l’art. Mais, dans le royaume de Dieu ou dans le monde spirituel ou le monde Divin, la valeur d’un Ganesha, le même Ganesha, pourrait être des milliers de fois plus grande que celle pour l’instant d’une simple œuvre d’art.

Et c’est bien ce qui vous est donné actuellement, une très grande valeur. Par conséquent, l’orgueil et la vanité attachés à l’artificialité, ce caractère factice et illusoire des productions humaines, sont des illusions auxquelles il faut renoncer.
Et puis l’esprit humain a aussi la capacité d’être jaloux, d’être jaloux des autres.

Cela aussi provient d’une compréhension malavisée. Je veux dire que si vous abandonnez vos jalousies aux Pieds de Lotus de Dieu, vous vous déchargez en fait de tous ces fatras sur Dieu. Comme vous le savez, ces stupides jalousies que vous avez n’ont de valeur ni dans ce monde ni dans l’autre.

La chose la plus surprenante est que les Sahaja Yogis soient jaloux les uns des autres Et Je ne peux toujours pas comprendre comment c’est possible ! Quand vous êtes au soleil, êtes vous jaloux de vos ombres ? (Rires) Les ombres de certains sont grandes, les ombres des autres sont petites, eh bien, êtes vous jaloux les uns des autres ? (Shri Mataji rit). Parfois Je donne un cadeau à une personne, sans pouvoir le faire pour d’autres. Ca les rend jaloux ! Si J’accorde plus de temps à quelqu’un, alors les autres sont jaloux! Je ne fais cela parfois que pour des gens qui sont réellement en train de se perdre !
Ainsi nous devons comprendre que toutes nos idées jalouses sont stupides. Et Je ne peux comprendre que ceux qui ne sont pas réalisés soient jaloux des Sahaja Yogis et essaient de provoquer leur chute. Au lieu d’être jaloux, vous devriez devenir pareils aux Sahaja Yogis !

Dans Sahaja Yoga aussi J’ai vu des choses très bizarres se produire. Ainsi une fois, une personne est venue Me dire avec colère : « Voyez Mère, vous avez passé tellement de temps avec telle personne que j’en suis très jaloux. Et vous avez dit que je devais ressembler à ceux dont je suis jaloux. Alors j’aimerais savoir comment ressembler à cette personne qui est restée auprès de Vous si longtemps. » Et J’ai répondu : « Ce gars est vraiment fou ! Tu veux devenir fou ? »

N’avez-vous donc aucun discernement ? Pour Sahaja Yoga, il faut en avoir, les Sahaja Yogis doivent avoir du discernement, la capacité, si leur Vishuddhi est en bon état, de comprendre que ce que Je dis doit être utilisé avec discernement et non pas aveuglément. Vous pouvez ainsi comprendre à quel point, sans le discernement, vous pourriez utiliser n’importe lequel de Mes propos de façon bizarre, au détriment de votre évolution.

Une autre émanation de l’ego est ce qu’on appelle le ‘tempérament colérique’. Il est évidemment là pour être utilisé contre les gens qui essayent d’insulter votre Mère. Cela vous devez le faire. Il doit être utilisé vis-à-vis des gens qui sont contre l’Esprit Saint, comme l’a dit le Christ. De la même façon vous ne devriez tolérer aucun non sens contre Moi de qui que ce soit, pas le moindre. Mais vous pouvez en tolérer de la part d’autres Sahaja Yogis dans d’autres domaines.

Un autre de nos ennemis, c’est l’avidité : l’avidité pour la matière et aussi l’avidité à l’encontre de personnes, comme le désir de posséder votre épouse, posséder vos enfants, posséder ceci, et également posséder Mataji. Pour cela, vous devez également vous en remettre. Et il pourrait être très dangereux de penser : « C’est mon enfant, c’est mon fils, je dois posséder cela.». Cela peut être très dangereux dans Sahaja Yoga aussi : « C’est mon tapis. C’est mon appareil-photo. C’est mon magnétophone. » A partir du moment où vous comprenez que : « Ceci est à moi », n’est pas une vérité, que rien n’est à moi, c’est cela la vérité. Il y a aussi des gens, comme j’en connais, qui disent : « Mon travail » ou « Mes activités » ou « Mon entreprise. » Ainsi l’autre jour, à Genève, nous avions un monsieur très dérangeant tellement il était imbu de toutes ces choses.

Voilà pour l’avidité.
Et il y a aussi la convoitise pour les autres femmes, la trop grande complaisance envers cette convoitise, et l’importance excessive accordée aux moyens de l’assouvir. Cela crée beaucoup de problèmes non seulement pour les Sahaja Yogis mais aussi pour l’ensemble de Sahaja Yoga.

Cela se manifeste chez deux sortes de gens : ceux qui vivent dans un monde très libre de même que ceux qui sont trop réprimés. A ma connaissance, les gens qui sont supposés avoir été éduqués dans une atmosphère soi-disant très religieuse, quand ils sont mis au contact des femmes, sont tout à coup trop attirés vers elles.
Il vous faut donc développer votre innocence jusqu’à cette maturité, qui permet d’être une personne très religieuse, très dharmique. Et l’innocence de savoir jusqu’où aller avec les hommes et les femmes, c’est cela la sagesse de l’innocence. Si vous voyez les enfants, ils savent exactement comment se comporter selon qu’il s’agisse d’une dame ou d’un homme.

Ainsi l’innocence n’est pas de la stupidité. Il s’agit d’une sagesse totale et, lorsqu’elle atteint sa pleine maturité, elle sait exactement comment se comporter avec les gens sans céder à aucun de ces ennemis.

Chaque ennemi peut à lui seul en finir non seulement avec une personne mais avec des milliards et des milliards. Alors la meilleure façon de développer cette nature absolue de votre Chakra du Vishuddhi, c’est d’être le témoin de toute la situation avec un mental détaché et de développer l’amour pour votre Mère dans votre cœur, pour qu’Elle vous purifie de tous ces ennemis de telle manière que, lorsque vous êtes confrontés à eux, vous soyez une personne puissante.
Mentalement, je pense, les Sahaja yogis comprennent que la soumission au Divin est la seule voie – mentalement, rationnellement. Mentalement. Or, même si vous comprenez quelque chose mentalement, cela ne fait pas partie de votre nature innée. C’est pourquoi Je vous ai dit hier que, lorsque vous acceptez quelque chose mentalement et que vous ne pouvez pas le faire, vous en éprouvez de la culpabilité. Vous devenez alors votre propre gourou : vous vous punissez vous-mêmes, et essayez d’en faire comme votre nature innée. C’est un état, un déclic. Quand le déclic se fait, ça se voit immédiatement. Je sais qui s’en remet.
Alors comme l’a dit Shri Krishna : [Sarva dharmanam … twamekam sharanam prajam ? ]. c’est à dire : « Abandonnez tous vos dharmas et remettez-les Moi, remettez-vous en seulement à Mon dharma. »

En effet, dans notre pays, nous avons nos dharmas, comme on dit : un pitru dharma, ce qu’on doit à son père, un matru dharma, ce qu’on doit à sa mère, ensuite un desha dharma, ce qu’on doit à son pays, puis un vishwa dharma, ce qu’on doit à tout l’univers, un pati dharma, ce qu’on doit à son mari, un patni dharma, ce qu’on doit à son épouse, ce type de relation, voyez-vous, une relation de devoir envers autrui, ce que vous avez à faire.

Mais lorsqu’Il dit : «Renoncez à tous ces dharmas », Il veut assurément dire : « Vous devriez juste savoir ce que vous Me devez », c’est-à dire au Divin.

Mais actuellement Shri Krishna n’est pas là. C’est Moi qui suis Shri Krishna. Aussi vous devez savoir ce que vous Me devez. J’ai seulement changé Mon langage. Il avait l’habitude de lever Son doigt et de dire : « Abandonnez tout et remettez Moi tout. » Je n’agis pas de cette manière, Je fais une grande conférence pour vous amener à un certain point. (Shri Mataji rit)

Votre attention ne devrait donc pas se détourner du véritable objectif qu’il vous faut atteindre en vous en remettant. Et vous allez très bien y arriver, J’en suis sûre. Et un jour, Je verrai tous les Allemands s’en remettre aux Pieds de Lotus du Divin.