Guru Puja 1993. Des Gurus qui appartiennent à la collectivité.

Campus, Cabella Ligure (Italy)

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Guru Puja. Cabella Ligure (Italy), 04 July 1993.

FrTVD:2017-0705

Aujourd’hui, nous célébrons le Guru Puja.
Le suis censée être votre Guru, mais j’ai parfois le sentiment que la conception du Guru est très différente de la Mienne. En principe un guru est une personne très, très stricte n’ayant aucune sorte de patience.
La musique, en Inde est enseignée par des Gurus, qui imposent une discipline absolument stricte. Je connaissais ce grand musicien qu’est Ravi Shankar. Nous étions à Maihar quand il y est venu. Mon père était extrêmement respecté par son Guru, Allauddin Khan. Il demanda à Ravi Shankar « Pourquoi ne pas nous jouer quelque chose ? ». Il ne nous dit rien ce jour-là, mais, par la suite, nous montra une grosse bosse. Il dit : « Voyez-vous ceci ? » ; « Quoi ? » ; Il a brisé mon Tampura sur ma tête, parce que j’étais sorti de la tonalité. »
Pourtant Allauddin Khan, que je connaissais, était un homme très agréable, mais quand il s’agissait d’enseigner…
Il suivait sa tradition et imposait à ses élèves une forte discipline. Et malgré cela, les disciples suivent fidèlement le Guru. Ils s’en occupent, s’en inquiètent. S’il veut ceci, ils courent, s’il veut cela, ils le font.
Un Guru ne cesse de soumettre ses disciples à différentes épreuves. Par exemple, le guru de Shivaji lui dit un jour : « Je voudrais boire le lait d’une tigresse. » Shivaji se dit : « Bien, si mon Guru dit cela, c’est son idée ». Il s’en fut dans la forêt et vit une tigresse assise là qui finissait d’allaiter sa portée. Il s’inclina devant la tigresse et lui dit : « Mon Guru veut boire ton lait, peux-tu svp donner du lait pour mon Guru ?» La tigresse comprit, elle se leva et il put prendre son lait pour son Guru.
On comprend par ce récit que l’obéissance au Guru permet de réaliser l’impossible. Une autre fois, son Guru lui dit qu’il avait un gros furoncle à la jambe et ce serait bien si quelqu’un voulait l’aspirer de sa bouche. Tous étaient horrifiés à cette idée, mais Shivaji Maharaja répondit : « Bien sûr, je vais le faire. » Il se pencha, et, aspirant au travers du bandage, il s’aperçut que c’était une mangue.
Donc, deux ou trois sortes d’épreuves sont donc toujours imposées aux disciples.
Tout d’abord, leur obéissance est éprouvée. Mais comme vous avez votre réalisation, et que vous êtes votre propre Guru, je ne vous impose pas cette condition. Je laisse cela à votre liberté. Je vous dis avec sincérité, et de toutes les manières possibles, ce que je crois être bon pour vous. Mais je ne contrains personne, comme le faisaient ces Gurus. Ils frappaient leurs disciples, les suspendaient dans un puits, ils étaient tellement stricts avec leurs disciples, et je parle d’expérience. Ils ne souriaient jamais, ne riaient jamais, et ne montraient aucun signe de faiblesse, de gentillesse envers les disciples. Je parle des Gurus spirituels. Pourtant, ceux qui voulaient s’élever, qui désiraient leur réalisation acceptaient toutes les tortures qu’on leur infligeait.
Certains Gurus qui n’aimaient pas certains disciples, leur disaient : « Maintenant, tu te tiens en permanence sur une jambe ». Et ils se tenaient sur une jambe comme un héron. A un autre, ils ordonneraient : « Tu te tiens sur la tête ». Cette manière de traiter ses disciples est assez difficile pour Moi. Je ne peux faire cela. A chaque fois, la compassion se transforme en larmes dans mes yeux, et m’empêche d’agir. Je peux parfois vous dire les choses d’une manière qui ressemble à une réprimande, mais, être à la fois une Mère et un Guru est la chose la plus difficile qui soit.
Je ne sais quel rôle vient en premier, mais bien sûr toute mère veut que ses enfants soient bien. Une Sainte Mère veut donc que son enfant ait une personnalité Sainte. Le plus important c’est la sainteté. Maintenant, comment l’imposer à quelqu’un ? La seule chose que l’on peut vous faire comprendre, c’est que si vous ne devenez pas des saints, vous ne grandirez pas. Nous devons être saints. Quelle discipline pourrait-on imposer à quelqu’un pour qu’il devienne saint ? Quelle force ? Quelle colère ? La seule méthode que J’utilise en général est le pardon. Le pardon est peut-être, selon moi, la plus haute qualité pour enseigner. S’ils savent qu’ils ont fait quelque chose de mauvais, et qu’ils le reconnaissent, alors, vous devez pardonner.
On raconte dans la vie du Bouddha qu’un homme l’avait un jour insulté sans savoir. Après qu’il l’ait insulté et que le Bouddha soit parti, on informa l’homme : « Savez-vous qui vous avez insulté ? C’était le Seigneur Bouddha. » L’homme eut la peur de sa vie. Il demanda : « Où est-il parti ? » « Il est allé dans un autre village ». Il se rendit dans ce village et lui dit : « Seigneur, je suis désolé de ce que j’ai dit. S’il vous plaît, pardonnez-moi. C’était une erreur, je n’aurais pas dû. Punissez-moi comme vous voudrez ». Le Bouddha dit « Quand avez-vous fait cela ? » -« Hier ». Le Bouddha répondit : « Je ne connais pas hier, Je ne connais qu’aujourd’hui. » Vous voyez, le simple fait d’évoquer ces choses vous en fait ressentir la grandeur. N’est-ce pas ?
Donc, votre grandeur, votre noblesse influenceront les autres d’une façon certaine. Cela n’est pas en vous battant, en cherchant querelle ou en disant des choses blessantes que cela fonctionnera.
Le Guru, habituellement contrôlait très strictement ses disciples : vous devez être levés à quatre heures pour méditer, faute de quoi, ils vous battent. Cela, je ne peux pas le comprendre. Sahaja Yoga est très différent de ces autres Gurus, car que nous croyons au pouvoir de l’amour. C’est lui qui vous enseigne comment pardonner. Il vous rend noble et équilibré.
Les Gurus qui sont venus dans le Bhavasagara pour établir le Dharma dans les êtres humains ont dû en premier lieu s’équilibrer eux-mêmes allant à l’encontre de ces soi-disant pratiques concrètes, comme ils les appelaient. Ils pensaient que ce n’était pas concret et disaient, « Non, pour nous, ceci est plus haut, plus noble et plus important. » Ainsi, ils ont pu équilibrer les autres parce qu’ils avaient ce pouvoir d’amour en eux. Tous ces Adi Gurus et ces incarnations, si vous les regardez, ont toujours un grand équilibre et ont toujours loué l’amour de Dieu.
Quand nous parlons de la réalisation, il faut savoir d’abord, que nous devons être patients avec nous-mêmes. Je sais que certaines personnes ne se sentent pas très bien, que certains ont encore des maladies, d’autres encore ne sentent parfois pas les vibrations.
Soyez patients envers vous-même. Quand vous devenez votre propre Maître, comme le Guru fait preuve de patience avec son ou sa disciple, vous devez faire preuve de patience envers vous-même. Par cette patience, vous apprendrez que vous pouvez supporter beaucoup de choses sans en être affecté. On dit que quelqu’un qui se plaint sans cesse, « Ceci n’est pas bien, cela n’est pas bien », agit ainsi car ils n’a pas de patience en lui-même. Si vous êtes patients avec vous-même, vous accepterez tout.
Où que vous soyez, vous êtes avec votre Soi, votre Esprit, car vous êtes des âmes réalisées. Donc, vous ne serez pas frustrés ou en colère, vous arrêterez de geindre et de grommeler, parce que vous avez la joie en vous-même. S’il y a un matelas pour dormir, très bien. Sinon, vous pouvez dormir sur l’herbe, et s’il n’y a pas d’herbe, vous pouvez dormir sur de la pierre. Et vous pouvez aussi bien ne pas dormir, comme hier soir, cela ne fait aucune différence.
Je remarque toujours en premier lieu que les gens n’ont aucune patience envers eux-mêmes, premièrement peut-êtr parce qu’ils sont conditionnés. Si vous faites du Vishuddhi gauche, parce que vous étiez catholiques, pratiquant la méditation transcendantale, par exemple, vous prenez en pitié vos problèmes et vos misères, et passez votre temps à vous auto-condamner. Vous êtes une âme réalisée, et vous n’avez pas à vous condamner vous-même de la sorte. Pas du tout. Comme quelqu’un qui se noyait et que l’on a sauvé. On le ramène au rivage où il est en sûreté, une nouvelle vie s’offre à lui, mais il continue à se plaindre, comme s’il se noyait. Réveillez-vous donc : « Non, non, ça y est, c’est fini, j’en suis sorti, je suis différent, j’ai changé, je ne suis plus la même personne ». C’est ainsi que vous devez vous parler, très clairement : « Je ne vais pas me condamner moi-même. »
C’était votre droit d’obtenir votre réalisation, vous l’avez eue mais vous n’en profitez pas à cause de ces conditionnements, spécialement en occident, d’être misérable. C’est très à la mode. Ce sont les misères de personnes qui ne connaissent pas la misère. Donc ces victimes de misères passées ou imaginaires ne peuvent ressentir la joie de la réalité. Ils ne peuvent.
Donc pour un Sahaja Yogi, il est donc important d’éprouver la joie dans son cœur. C’est comme un océan. C’est comme un océan toujours là pour vous donner ces frémissements. De simples gouttes de cet océan pénétrant dans votre être vous vous apaisent tellement. Cette expérience ne peut qu’être vécue, elle vous attend à l’intérieur. Alors, une telle personne communique cette joie aux autres, elle ne peut voir une personne malheureuse, en problèmes. Elle-même est pleine de joie et répand cette joie autour d’elle.
Cette joie peut provenir de toutes petites choses car vous en avez un océan. La moindre chose qui vous plonge dans cet océan crée des ondes magnifiques qui atteignent les rives, pas seulement celles de votre être, mais aussi celles des autres. De très, très petites choses vous rendent extrêmement heureux, et vous surfez, comme on dit aujourd’hui sur ce beau lac ou ce bel océan d’amour.
L’amour donne de la joie. Ce n’est pas l’amour charnel, c’est l’amour Divin. Donc, en tant que Sahaja Yogi, et en tant que Gurus, nous devons nous aimer nous-mêmes, et comprendre notre propre valeur. Les Sahaja yogis n’ont pas encore, je pense, compris leur propre valeur. Combien de personnes en ce monde peuvent donner la réalisation ? Combien connaissent la Kundalini ? Combien ont vu tout le temps des gens trouver leur résurrection ? Vous êtes tellement puissants que d’un simple regard vous pouvez donner la réalisation.
Dans l’amour ordinaire et charnel, les gens ont peur, ils craignent que leur bien-aimé ne les quitte, ou tombe malade, qu’il lui arrive quelque chose, et craignent de vivre dans la peur permanente, résistants à la joie. Mais vous, vous êtes avec vous-même et vous êtes constamment protégés. Si votre attention dévie ne serait-ce qu’un seul instant vous sentez tout de suite que vous vous égarez. Vous vous protégez vous-même de vous-même.
Dès que vous avez un problème physique, vous pouvez le ressentir, et vous savez le guérir. Mais, encore une fois, il faut avoir cet équilibre. Si vous n’êtes pas équilibré, vous ne ressentez même plus les vibrations, vous ne décelez même plus ce qui ne va pas en vous. Vous ne savez plus dans quelle direction vous allez, si vous allez être détruit. Et cet équilibre doit être établi par tous les Sahaja yogis.
Les déséquilibres nous viennent parce que nous pensons encore à notre passé ou peut-être à notre futur. Nous nous inquiétons de ces choses. De quoi faut-il s’inquiéter quand tous les anges et tous les Ganas travaillent pour vous. Vous n’avez qu’à commander. C’est tout.
Mais vous ressemblez à un mendiant que l’on a fait roi et qui demande à tous ceux qui s’inclinent devant lui : « Bien ! Donnez-moi une livre ». Vous devez savoir que vous êtes tous des âmes réalisées et que vous avez tous les pouvoirs à l’intérieur de vous. La seule chose véritablement importante l’équilibre.
Même dans Sahaja yoga, certains se déséquilibrent. Comment ? Certains, par exemple, ont peur des lois créées par la société. Ils ne savent pas qu’une énergie toute puissante les entoure. Rien ne peut vous arrêter, rien ne peut vous mettre en défaut. Mais quand vous commencez à douter, comme hier, quand vous dites « mais, mais. », quand vous commencez à vous inquiéter des lois humaines, alors, les lois divines sont mises en échec. Autrement, personne ne peut vous punir, personne ne peut vous arrêter, ne peut rien vous faire. Vous êtes absolument protégé.
Donc, la plus grande différence entre l’ancien et le nouveau style de guru, c’est que les anciens étaient dans le « Vous devez souffrir : Très bien. Vous devez être arrêté, c’est très bien. Si on vous donne du poison, prenez le poison. S’ils veulent vous gifler, prenez la gifle. Tout ce qu’ils veulent vous faire, acceptez-le, c’est votre souffrance ». Ce n’est pas ainsi dans Sahaja yoga, car votre Mère est assise ici. Qui oserait vous toucher ? Personne ne peut vous faire du mal. Croyez-moi quand je vous le dis : personne ne peut vous blesser, mais il faut avoir cette foi en vous. Personne n’a eu l’Adi Shakti comme Guru. L’Adi Shakti, celle qui a tous les pouvoirs du monde. Alors qui peut vous faire du mal ? Qui peut vous torturer ? Qui peut vous faire du mal excepté vous-même, si vous souhaitez vous faire du mal, personne ne peut vous aider.
Donc la grande différence entre les disciples des autres gourous et vous c’est que vous ne devez pas souffrir. Vous n’avez pas à souffrir, même voyez-vous, si certains Sahaja Yogis sont chargés de négativité, les pauvres, ils n’en peuvent rien car ils ont fréquenté des faux gourous ou autre. Alors ils peuvent avoir un accident, il peut leur arriver des choses terribles, mais, soudain, ils constateront qu’ils en sont sortis. C’est peut-être la négativité d’une autre personne, d’une de leur relation, un frère, une soeur, ou, peut-être de leur pays. Mais ils s’en sortiront.
Il y a un phénomène remarquable dans Sahaja Yoga, c’est que des personnes dont les chakras sont bloqués : Mère, mon cœur bloque, ceci bloque, cela bloque », mais quand ils veulent donner la réalisation les Kundalinis s’éveillent.
Quoi que vous soyez, quels que soient vos problèmes, vous levez la main et la Kundalini s’éveille. Un instrument peut casser, ce ventilateur, par exemple, s’il est en panne, il ne fonctionne plus. Mais pas les Sahaja Yogis, ils accomplissent leur mission. Bien sûr, s’ils ne pratiquent pas Sahaja Yoga ou s’ils ne donnent pas la réalisation aux autres, ils peuvent devenir « hors d’usage » et inutilisables. Si vous n’utilisez jamais votre voiture, même si c’est une bonne voiture, elle devient bonne pour la casse.
Vous devez donc donner. Vous devez donner la réalisation, vous tous, hommes ou femmes, de quelque pays que vous veniez, vous devez donner la réalisation. Vous devez permettre à cette énergie d’agir, autrement elle étouffe. J’ai vu des Sahaja yogis qui n’ont rien fait de tout cela. Ils sont très gentils envers vous : « Mère nous Vous vénérons à la maison ». Ils souffrent d’arthrite ou de spondylites. Parfois, ils peuvent avoir de la cellulite ou toutes sortes de choses.
Donc vous devez utiliser votre énergie pour donner la réalisation aux autres. Si vous ne connaissez pas le protocole, vous serez excusés. Tout ce que vous faites innocemment, sans le savoir, vous est pardonné. Mais si vous agissez mal consciemment, je ne connais pas les répercussions, car vous êtes dans un espace protégé, mais, si vous voulez en sortir, des forces négatives horribles sont à l’oeuvre de tous les côtés, et vous serez capturés par elles. Ce n’est pas la faute de Sahaja Yoga.
Critiquer des Sahaja yogis, ou Sahaja Yoga est encore une autre erreur que nous commettons parfois. Si un excellent gourou a dix disciples qui se plaignent de l’un d’entre eux : tout de suite, le guru leur dira de sortir. Ils n’ont aucun droit de se critiquer entre eux. Au contraire, si une main est blessée, l’autre main ne va pas s’en plaindre au cerveau, mais essayer de la soulager.
Les Sahaja Yogis sont donc des gurus qui appartiennent à une collectivité. Ils se meuvent en bloc, comme l’a décrit Gnyaneshwara que vous avancez comme une forêt illuminée, qui donne tout ce que les gens aiment, tout ce qu’ils veulent : Kalpatarus ». Il dit que vous avancez comme des océans qui parlent de Dieu. Il ne s’agit pas d’un homme isolé qui se dresse et parle. Nous avons vu dans la pièce de théâtre, hier, comment un homme isolé devait souffrir. Mais vous êtes dans un groupe et vous avancez en groupe tous ensemble, avec une même compréhension. C’est un groupe tellement puissant. Ils apportent l’ambroisie aux gens, ainsi que l’a décrit Gnyaneshwara.
Mais ce pouvoir de la collectivité que l’on ressent est le premier critère pour juger une personne. Ceux qui ne peuvent pas être collectifs ne sont pas encore des Sahaja Yogis. Certains pensent M’avoir servie, s’être occupé de Moi, avoir fait un Puja, et, de ce fait, s’inventent le droit de réprimander les autres, de s’énerver contre eux, de crier dessus, de les faire travailler, toutes sortes de choses. Ce n’est pas ainsi. Vous êtes un Sahaja Yogi lorsque vous êtes absolument collectif. Sans une attitude collective vous n’êtes pas Sahaja Yogis. C’est tellement simple, car les conditionnements de l’ego ou du passé peuvent vous éloigner des autres, ce qui alors supprime toute connexion avec le Divin. Ceux qui ne sont pas collectifs n’ont pas de connexion avec le Divin.
Vous avez maintenant compris ce qu’est la collectivité. C’est une grande surprise pour moi de constater à quel point le fait de vous donner la réalisation m’a permis de vous parler aussi facilement des choses les plus subtiles. Aucun Guru n’aurait pu parler de cela. Impossible, ce ne serait pas entré dans leurs têtes. C’est très subtil. Vous êtes devenus subtils, et ce qui est subtil a une beauté particulière dans son expression, le langage, notre attitude envers les autres, notre compréhension. C’est tellement tendre et beau. Le sentiment collectif ressemble à une motte d’argile qui s’identifie à la montagne, comme une goutte d’eau qui devient l’océan. Si une goutte d’eau dit : « Non, non, je ne peux être collectif je veux rester sur le rivage », très bien, le soleil se chargera de l’évaporer. « Mais Mère, je vous vénère, je fais ceci, cela ». Si vous ne grandissez pas en collectivité, mieux vaut ne pas me vénérer.
Comment un Guru doit-il agir vis-à-vis de la collectivité ? Dans Sahaja Yoga, personne ne devrait se sentir comme plus haut dans la hiérarchie. Si vous commencez ressentir cela, à ce moment, sachez que vous êtes sous l’emprise d’une possession. Qu’est-ce-qui est le plus élevé dans de l’eau ? Rien. Tout est au même niveau. C’est ainsi dans Sahaja Yoga et chaque position est située au mieux en fonction de son objectif propre.
La cruauté à laquelle se laissent parfois aller certaines personnes dépasse l’entendement. Comment pouvez-vous éprouver une quelconque satisfaction à ces choses si vous êtes un Sahaja Yogi ? Je ne sais pas. On dit que les Gurus frappaient leurs disciples, ou faisaient toutes sortes de choses. Cela devait être des bhoots. Vous ne pouvez pas vous permettre d’être un guru très colérique. Vous ne pouvez vous permettre d’être colérique. Vous ne pouvez. La colère révèle un déséquilibre.
Par exemple vous êtes attaché, disons, à votre famille. Vous commencez à parler de famille et rien d’autre. S’attacher à quoi que ce soit révèle un déséquilibre. Les gens équilibrés doivent être détachés. Sinon vous êtes attachés à quelqu’un : ma fille, mon fils ou ceci. Vous ne voyez pas la vérité. Donc, quelque attachement que vous ressentiez, sachez que vous n’êtes pas dans un état d’équilibre.
J’ai vu aussi certains se perdre dans une sorte de fierté, fierté d’être Sahaja yogis. Nous sommes devenus Sahaja Yogis pour sauver le monde entier. On dirait certains hauts fonctionnaires que j’ai pu observer, qui se croient très importants, alors qu’ils sont au service du public. On peut les appeler dirigeants, mais ils sont dirigeants pour servir. De même nous sommes dans ce monde pour servir Dieu, et le but de notre mission est de sauver le monde, de sauver les gens. Mais, si vous avez de la fierté, de la fierté déplacée, comment y parviendrez-vous ? A vous écouter parler, à observer vos manières, personne n’osera vous approcher.
Vous ne pouvez pas être jaloux de quelqu’un d’autre, vous ne pouvez car la jalousie reflète une vraie tentative d’autodestruction. Je ne sais pas vraiment ce qu’est la jalousie. J’observe ce sentiment chez les autres, mais Je ne sais pas ce que c’est réellement que la jalousie. C’est une drôle de chose, n’est-ce-pas ? Cela doit venir de votre lointain passé animal peut-être, Je ne sais pas, parce que qu’elle raison y -t-il à être jaloux ? Je veux dire : vous êtes des âmes réalisées, comment pouvez-vous être jaloux de quelqu’un ? Supposons que vous êtes un diamant, et quelqu’un d’autre est un diamant, très bien ! Les deux ensemble seront encore plus brillants.
Supposons maintenant : quelqu’un est mauvais et vous êtes très bon. Alors, il n’y a pas de raison de se sentir jaloux de quelqu’un de mauvais. Et si quelqu’un est bon également, que gagnerez-vous à vous sentir jaloux ? Si vous constatez qu’une personne est bonne, essayez plutôt de suivre son exemple. Comment est-elle parvenue à cette excellence ? C’est ce qu’il faut étudier.
J’apprécie vraiment plus les Sahaja yogis qui expriment leurs sentiments sur les autres Sahaja Yogis « Mère, il est comme ceci, comme cela. » Ils voient la bonté des autres, leur grandeur, leur noblesse. Et quand vous pouvez voir ces choses, vous commencez à le devenir.
Si vous ressentez de la jalousie, bien que je ne connaisse pas ce sentiment, il est clair que vous vous condamnez à une souffrance incessante : aujourd’hui vous êtes jaloux de quelqu’un qui a les cheveux noirs, puis d’un autre qui a les cheveux gris. Vous êtes jaloux de quelqu’un parce qu’il a un grand nez, ou qui a un nez court.
(Une personne veut intervenir et interrompre le discours de Shri Mataji)
Que se passe-t-il ? Qu’y a-t-il ?
Yogi : « Mère »
Etes-vous un Sahaja yogi ?
Yogi : « Oui »
Vous êtes un Sahaja yogi, alors, vous savez qu’il existe un protocole, laissez-moi parler, d’accord ? Vous pourrez poser vos questions plus tard.
Ce n’est pas ainsi. Nous ne sommes pas au parlement ici. Je sais, il est vrai que je n’impose aucune discipline, mais vous devez faire preuve d’autodiscipline. Disciplinez-vous vous-même. Pour l’instant, Je parle, écoutez-moi : il se peut que la réponse à votre question se trouve dans mon discours.
Donc, entre vous, les relations ne doivent rien avoir à faire avec la jalousie. Elles ne peuvent car cela tue votre joie. Comme Je vous l’ai dit, défaites-vous de vos peurs. Défaites-vous de vos jalousies, de vos fiertés déplacées. Et aussi, débarrassez-vous de votre impatience. Vous devez être patient.
C’est un nouveau style de Guru, doté de patience, d’une patience infinie. Rien ne le met en colère, rien ne l’agace. Et progressivement, vous verrez, sans l’imposer aux gens, ils se disciplineront. C’est vous qui devez vous discipliner vous-même.
Dans le système de Sahaja Yoga, il n’y a jamais eu autant de disciples. Jusqu’à Shri Gnyaneshwara, il n’y avait qu’un seul disciple. Certains n’ont même pas eu de disciple, comme William Blake. Je ne pense pas qu’il ait eu un disciple. Sans doute se disaient-ils que personne ne pourrait atteindre leur niveau de compréhension. Tant de gurus n’ont pas eu de disciple. Sai Nath n’a pas eu de disciples. Ils sont venus sur cette terre et peut-être n’ont-ils vu que des gens inutiles, et aucune utilité à avoir un disciple ?
Mais pour vous, c’est une grande chance d’être aussi nombreux aujourd’hui, ensemble. Nous nous comprenons, nous nous connaissons. Nous connaissons tout de la Kundalini, et sommes si conscients de tout. Nous savons ce qui se passe dans le monde. Nous ne sommes pas assis dans une grotte quelque part dans les Himalayas à réciter les noms de Dieu. Non, nous sommes dans le monde. Nous ne le fuyons pas. Nous sommes dans le monde et nous faisons face chaque jour à les problèmes qui se présentent. Mais nous sommes dans la réalité, et ils sont dans l’ignorance. C’est pourquoi nous connaissons la solution. Nous connaissons le problème, et savons le résoudre.
Maintenant, vous avez juste à faire l’expérience de vos pouvoirs, avec, bien sûr, de l’humilité. Je suis obligée de prévenir certaines personnes, car elles s’emballent dès que je dis ce genre de choses. Sachez tout d’abord que vous êtes un stock de connaissances. Une réserve inépuisable de savoir sur tous les sujets. A part, peut-être sur le fonctionnement des banques, c’est un problème pour moi.
Vous devez donc vous projetez vers cette source de connaissance. Par exemple, tout peut être interprété en langage Sahaj. Tout. Cette tente, par exemple, où nous sommes, est tenue par des piliers, tout comme Sahaja yoga, où nous sommes maintenus par notre Dharma. Des choses très simples comme cela. Partout, vous trouverez à comparer Sahaja Yoga à tout ce que vous voyez. Ceci est très important. Cela vous donnera une joie double.
L’autre jour, à mon retour, je me suis mise à transpirer dans l’aéroport, à transpirer beaucoup. Le Sahaja yogi qui m’accompagnait m’a dit : « Mère, vous aspirez toute la négativité de cet endroit, toute la chaleur. » C’était un fait, mais seul un Sahaja yogi peut le voir. Tout le monde était assis gentiment, et moi j’agitais mon éventail. Tous étaient confortables et sentaient le frais venant de Moi, et moi, je M’éventais.
Un jour, je suis entrée dans un magasin chinois en compagnie de Sahaja Yogis australiens. Je ne sais pas ce que pratiquaient ces chinois, mais en gravissant les marches, j’ai eu très chaud et je me suis sentie si fatiguée. J’essayais de me rafraîchir. Ils m’ont dit : « Mère, tant de fraîcheur émane de Vous. » J’ai dit : « Très bien ». Je suis celle qui absorbe toute la chaleur, et vous restitue la fraîcheur (rires). Mais c’est Mon travail : absorber la chaleur de tout le monde pour la transformer en fraîcheur, en apaisement. Quand les gens crient, hurlent, ceci, cela, il faut rester calme, les écouter. Ensuite vous pouvez verser de l’eau sur leur chaleur pour la faire partir. Donc, cette absorption est très importante. N’ayez pas peur d’absorber. Mais pour cela, prenez une précaution, et cette précaution, vous le savez, est très simple, c’est ce Kavach, ce bandhan que vous devez faire.
Pour tout ceci, tout que J’ai dit, il y a un Guru Mantra qui nous rappelle que nous sommes Sahaja Yogis. Souvenez-vous simplement de ceci : « Nous sommes des Sahaja yogis. » Et quand vous aurez pris conscience d’être des Sahaja Yogis, cette projection va commencer. Qu’est-il arrivé à William Blake ? Il a projeté son imagination, et a atteint le niveau de la connaissance.
Donc, tout ce que vous voyez, tout ce que vous faites ou que les autres font, rattachez-le à Sahaja Yoga, et projetez. Alors, vous aussi, vous atteindrez cet océan d’amour. Une fois que vous avez cela, alors quoi ? Qui peut vous importuner, vous déranger, vous mettre en difficulté ? Vous êtes assis dans l’océan, et l’autre à l’extérieur. Comment peut-il venir vous perturber dans l’océan ?
Donc, rappelez-vous que vous êtes un Sahaja Yogi, faites un Bandhan, le matin et le soir : c’est tellement simple. A Moi, cela parait stupide de le rappeler, mais Je le dois car les gens oublient. Vous oubliez que vous êtes des âmes réalisées. Utilisez votre conscience vibratoire, au moins pour vous protéger parce que la négativité se tient près de vous. Ayez donc toujours à l’esprit ceci, de vous rappeler : « Je suis un Sahaja yogi. »
Quand vous affirmez cela, vous savez comment vous comporter, quel est le protocole, quelle discipline suivre, vous savez comment aimer les autres, tout. Ceci est l’essence.
Combien ont été Sahaja yogis avant vous ? Ces pauvres Gurus ont tellement souffert. On ne vous demande pas de souffrir, vous ne devez plus être confrontés à aucune misère, jamais. Mais n’oubliez pas que c’est parce que vous êtes des Sahaja Yogis. Cela vous donnera une confiance complète en vous-même, et vous vous sentirez en parfaite sécurité.
Essayez d’établir cet état : vous êtes des Sahaja Yogis.
Ainsi vous deviendrez des Gurus, pour vous-même, et pour les autres.
Dieu vous bénisse.