Shri Radha-Krishna Puja, Melun 1989 Joie et Amitié

(France)

Feedback
Share
Upload transcript or translation for this talk

Devi Puja, Melun (France), « La joie et l’amitié. Shri Radha est Ahlaad Dayini », 9 Juillet 1989.

Je suis vraiment très heureuse qu’en France nous ayons pour ce puja beaucoup de visiteurs ainsi que des Sahaja Yogis français – cela montre la collectivité, que la collectivité vous attire tous de partout et que vous essayez de profiter de cette collectivité. Mais la base de la collectivité, les fondations de la collectivité sont très profondes. Seule une compréhension subtile peut vous faire voir que la base de la collectivité, c’est un amour détaché. L’amour est la seule façon, il ne peut y avoir de collectivité sans amour détaché.

Les Français se sont montrés bons pour les différents types d’amours dont ils ont parlé. Et ils ont écrit livres après livres, romans après romans. Ils ont créé toutes sortes d’atmosphères romantiques, non romantiques, pour parler d’amour.

Mais l’amour pur, tel que nous le comprenons dans Sahaja Yoga, doit maintenant se manifester entre les Sahaja Yogis. Après tout, nous sommes tous des êtres humains créés par un seul Dieu et tous des Sahaja Yogis créés par une seule Mère, donc il ne devrait y avoir aucun malentendu d’aucune sorte entre nous. Mais nous devons savoir ce qui parfois nous différencie les uns des autres.
Si nous pouvions comprendre les problèmes que nous affrontons, alors il nous serait beaucoup plus facile de voir pourquoi notre amour devient si attaché au lieu de devenir détaché, pourquoi il devient de plus en plus faible, jusqu’à ce qu’on n’aime plus que soi-même. Une des raisons principales à ce problème vient essentiellement de nos conditionnements. Nous sommes conditionnés de manière à ne pas savoir comment aimer.

Quand Je vois les publicités en Occident, Je ne sais pas où commence l’Ouest et où il finit et à partir d’où se finit l’Orient. On parle d’Ouest et d’Est, mais Je ne sais pas où se situe la ligne de démarcation. Quelqu’un peut-il me le dire? Où commencent l’Est et l’Ouest, car ce monde est rond, vous voyez ? Rires. Mais d’une façon ou d’une autre il y a une ligne, une ligne inconnue, une ligne sous-jacente qui crée parfois cet Orient et cet Occident – deux types de conditionnements. Donc, lorsque Je vois des publicités qui passent – récemment, J’en ai vue une sur James Bond: « Il est libre de tuer et Vengeance, c’est le meilleur film », voilà ce que dit la publicité. Si la vengeance est le meilleur moyen d’être satisfait, alors comment pouvons-nous aimer autrui? Donc, ce genre de conditionnement de devoir ne pardonner à personne, de devoir se venger, nous vient de l’extérieur.

Et si vous ne vous vengez pas, alors vous n’êtes pas digne de votre nom. Donc, si vous ne pouvez pas vous venger, comme dans un duel- il y avait beaucoup de duels entre deux personnes en France. Ils prenaient deux pistolets et ils s’entretuaient. Je veux dire, qu’est-ce que cette idée était stupide! Pensez simplement à un duel à notre époque. Mais c’était comme cela.
Donc, si on ne se vengeait pas, cela passait alors pour quelque chose de très sournois, d’un niveau très bas. Ainsi, il faut se venger. L’histoire nous montre également les mêmes choses: il fallait se venger d’une autre personne qui vous avait fait du tort d’une quelconque façon, qui vous avait ennuyé. Je pense que c’est la qualité d’un serpent. D’après ce qu’on dit, si vous marchez sur un serpent, il vous suivra toute sa vie pour se venger. La seule chose qu’il fait toute sa vie, c’est de courir après la personne qui a, par erreur, mis le pied sur son corps. C’est la même chose pour le comportement humain. J’ai constaté que dans beaucoup de romans, on suggère la façon dont un homme poursuit quelqu’un d’autre qui lui aurait fait du mal. Si nous continuons comme ça, il n’y aura pas de fin. Tout d’abord, c’est absolument absurde.

Je vais vous donner un exemple avec Bouddha. J’ai été très impressionnée par la façon dont il a parlé à quelqu’un qui l’avait insulté et maltraité, qui lui avait dit toutes sortes de mots horribles. Ensuite, Bouddha est allé dans un autre village. Or, cet homme a été pris de remords et il a rebroussé chemin, s’en est retourné, et a dit:

-Monsieur, je suis désolé. Je vous ai dit ces choses à vous. Je suis vraiment désolé.
-Quoi? Quand? A demandé Bouddha.
-Hier.
-Hier est maintenant fini. Vous êtes maintenant avec moi, aujourd’hui. Alors, pourquoi parlez-vous d’hier? Hier est fini.
Ainsi, en ayant ce genre d’idée que quelqu’un nous a fait du mal, que quelqu’un a été horrible avec nous, nous nous attardons sur le passé.

Maintenant, on me dit qu’ils sont en train de célébrer la Révolution française qui a eu lieu. Si vous me le demandez, Je vous dirais qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une révolution de ce genre pour tuer Marie-Antoinette, ce n’était pas nécessaire. S’ils l’aient tuée ou s’ils ne l’avaient pas tuée- cela aurait été bien – mais il fallait qu’ils la tuent. Pourquoi? Parce que selon eux, elle avait dépensé beaucoup d’argent à Versailles et avait créé de beaux meubles. Aujourd’hui, ils ne montrent que ses meubles! Qu’y a-t-il à montrer dans cette France? Dès que vous venez, ils disent: « Avez-vous vu son palais? » J’ai dit: « Vraiment? »
La première fois que Je suis venue en France, cala a été la première question posée « Vous devez aller voir cela. Impossible, vous ne pouvez voir d’aussi belles choses créées nulle part ailleurs. C’est une situation impossible. » J’ai dit: »Impossible? » « Oui, parce qu’on ne peut pas faire de si belles choses. »
Elle a fait de si belles choses. Elle n’allait pas les emporter avec elle. Or, alors que vous l’avez assassinée, vous me demandez d’aller voir ces belles choses. Nous devons apprendre de l’histoire qu’il était stupide de la tuer. En quoi était-il nécessaire de la tuer?

Lorsque vous avez repris le contrôle du gouvernement, d’accord, arrêtez-vous à ce moment-là et vous commencez à gouverner. Pensez-vous que le monde s’est amélioré pour nous avec cette révolution? Pensez-vous que les choses se sont améliorées dans le monde? De plus, la révolution aurait dû consister à changer le gouvernement. D’accord! Mais il n’était pas nécessaire d’aller jusque là.

Donc, le second conditionnement qui nous arrive, c’est que nous dépassons toutes les limites de l’humanité lorsque nous nous vengeons. Ils n’auraient pas été satisfaits si elle avait été en vie: « Oh, dieu, nous devons la tuer! » Bien sûr, Je ne dis pas que quelqu’un ayant fait du mal au pays, à la nation, doive être autorisé à continuer ainsi. Mais il faut voir jusqu’à quel point on va dans ce sens.

Donc, la sagesse de Sahaja Yoga se trouve dans la compréhension des limites auxquelles on peut aller pour exprimer sa colère, pour exprimer sa soi-disant vengeance envers quelqu’un.

Mais la meilleure chose, ce serait d’abandonner cela à la Puissance divine, parce que c’est la Puissance divine qui fait tout. Nous existons tous à l’intérieur de cette Puissance divine. Nous ne pouvons penser à rien d’autre de ce genre. Je ne peux pas vous donner d’analogie sur la façon dont la Puissance divine fonctionne. Par exemple, s’il aucun rayon de soleil ne sortait du soleil et restait à l’intérieur du soleil, et que tout fonctionnait, on aurait dit: C’est quelque chose comme la Puissance divine. Rien n’est en dehors de cela. Tout est à l’intérieur. Et cette Puissance divine est la Puissance de compassion et d’amour qui fait tout.

Mais quand nous prenons en charge une responsabilité, que nous décidons que nous devons faire quelque chose, et que nous essayons d’aller à l’encontre de cette Puissance divine, nous devenons stupides comme nous l’avons vu.

Donc, remettre les choses entre les mains de la Puissance Divine, et être simplement un instrument de cette Puissance Divine, c’est ainsi qu’un Sahaja Yogi doit être. Parce que la compassion et l’amour de cette Puissance divine sont si grands que c’est de la sagesse, une sagesse totale. Une personne qui n’a pas de compassion ne peut pas être sage. Elle pourrait être sage au sens général, mais pas réellement sage. C’est pourquoi, ceux qui croient qu’il leur faut être très méticuleux doivent savoir que leur méticulosité sera remise en question par la Puissante divine. Il faut un tempérament très détendu et flexible, c’est ce qu’une personne doit avoir.

Par exemple, aujourd’hui Je suis arrivée soudainement, peut-être qu’on ne vous avait pas prévenus, les gens n’étaient pas prêts de manière formelle, alignés comme à l’armée. Ça va, cela ne fait aucune différence, ça ne fait aucune différence. Je ne suis en aucun cas ennuyée, en aucune façon malheureuse. J’ai été très contente de tous vous voir. Parce que, après tout, vous m’aimez tous et Je vous aime. Nous sommes une famille et rien ne doit être très formel. Aucune formalité à avoir entre vous et Dieu Tout-puissant, il ne peut y en avoir. Mais, il faut que nous comprenions ce que nous faisons.

Je découvre que tout à coup les êtres humains deviennent extrêmement détendus, extrêmement paresseux, extrêmement confus. Vous leur demandez leur nom, ils diront dix fois: « Hein? Hein? ». Je dis: »Quel est votre nom? » Ils répondront: « Hein? ». « Je viens de te demander ton nom. » « Qu’est-ce que vous m’avez demandé, mon nom? » « Oui, ton nom. » « Ah, je vois. » Donc – Je veux dire, pas du tout enclins à se souvenir même de leur propre nom ou à le donner! Comme si de la drogue agissait sur eux. Cela va trop loin.

Un autre style, c’est quand il y a trop de formalités. Supposons maintenant que Mère arrive, que l’on doive lui donner quelque chose et qu’il manque quelque chose. D’accord, ce n’est pas grave. Après tout, c’est Paris. Beaucoup de choses manquaient à une époque. S’il manque quelque chose, cela n’a pas d’importance. Ce n’est pas si important! Vous ne devriez pas être stressés. Si vous êtes stressés, vous ne pouvez pas absorber mes vibrations. Ou si vous êtes léthargiques, vous ne pouvez pas non plus absorber mes vibrations. Donc, vous devez être au centre. Etre au centre, avec le tempérament réceptif d’un enfant, c’est devoir absorber les vibrations avec ce sentiment d’espoir et de joie : nous devons recevoir Mère. Mais sans tension: « Ceci n’est pas fait, cela n’est pas fait. » Je vois que tout est si magnifiquement fait. Les fleurs sont si belles, tout est si bien fait! Et tant d’idées! Je peux les voir si clairement, cela exprime non pas votre tension mais votre amour.
Alors, exprimons-nous notre amour ou notre stress? Que faisons-nous? Essayons-nous d’être tendus parce que nous sommes trop alertes, ou bien essayons-nous de tout négliger parce que nous voulons fuir? Sahaja Yoga se trouve entre les deux. Vous êtes très stressés, très en attente, vous voulez faire quelque chose avec votre cœur, puis, quand c’est accompli, vous pouvez en profiter. Mais vous êtes tendus. J’entre et ce que Je trouve, c’est que vous avez tous mal à la tête! Alors, en premier, Je dois vous dire: « Supprimez d’abord votre mal de tête, ensuite Je vous parlerai. » Ainsi, il doit y avoir un rapport très détendu entre nous, mais « détendu » ne signifie jamais « léthargique », ce n’est pas le sens. Si vous êtes léthargiques, vous dormirez et rien n’entrera par vos oreilles.

Alors, ce que nous voyons, c’est que notre conditionnement, nous avons le conditionnement de vouloir que les gens soient hyper vigilants ou bien qu’ils ne soient pas du tout vigilants. Donc, le problème sous-jacent à toutes ces choses, c’est que nous recherchons les extrêmes. Nous allons aux extrêmes par conditionnement. Nous allons à l’extrême de ceci ou à l’extrême de cela. Si vous êtes totalement léthargiques, laxistes, débraillés, on peut dire totalement confus, vous n’êtes pas au centre. Et, à l’inverse, si vous êtes très raides comme le rocher de Gibraltar et après tout, avec un comportement à la Hitler: « Vous devriez être à l’heure, chacun doit prendre les bonnes mesures, doit marcher correctement. » Ce n’est pas être sahaj, ce n’est pas sahaj.

Maintenant, regardez ces fleurs; voyez, l’une après l’autre, à quel point elles sont belles. Chacune est différente, même la feuille d’une fleur ne correspondra pas à une autre, un pétale ne correspondra pas à un autre. Elles sont tous différentes, mais si détendues, créant de la beauté, nous donnant tant de joie. Toutes sont différentes, sont placées de manière diverse, bougent de manière différente, chacune a un angle différent. Mais il y a une l’unisson, il y a une unité entre elles car elles veulent toutes nous donner de la joie.
Mais en étant stressés, vous ne pouvez pas donner de la joie. Je veux dire que si quelqu’un est stressé, Je pense qu’il vaudrait mieux que Je fuis cette personne. Dieu seul sait quand elle est tendue, quand la tension augmente, si elle pourrait vous battre. [Shri Mataji sourit]
Ou elle pourrait vous éjecter ou peut-être se blesser elle-même. Donc, le stress est très répandu en occident et ce conditionnement s’est développé suite à certains modes de vie que nous avons eus.

Maintenant, il n’y aura plus de guerre de Waterloo. On peut donc dire que la guerre de Waterloo a été gagnée parce qu’ils sont arrivés à temps. Ce n’est pas la raison. La guerre a été gagnée parce qu’elle devait être gagnée par la Puissance divine. Même s’ils étaient arrivés en retard, ils l’auraient gagnée. Tout ce qui se produit vient de la Puissance divine. Donc, il n’y a aucune raison d’être stressés. Ensuite, vous allez dire: « D’accord. Alors, asseyons-nous et passons du bon temps. Tout sera fait par la Puissance Divine. » Non! La Puissance divine va œuvrer au moyen de vos institutions, par votre intermédiaire. Donc, vous devez être vigilants.

J’espère que vous comprenez ce que J’essaie de dire: une personne qui est détendue n’a pas besoin d’être léthargique mais alerte. Si vous êtes des Sahaja Yogis, vous n’êtes pas comme les autres. Les autres, si vous prononcez le mot « aéroport », alors Je ne sais pas ce qui va de travers dans leurs cerveaux, tout à coup, ils sont hors d’eux, ils perdent la tête, ils deviennent fous!
Comme aujourd’hui, nous sommes allés à l’aéroport. Dieu merci, il n’y avait personne sur la route. « Ils doivent avoir la gueule de bois », ai-Je dit, « de la nuit dernière. Et aujourd’hui, les rues sont correctes. » J’ai dit: « Allons-y tranquillement. Après tout, il n’y a pas de programme. »
À la maison, tout le monde pensait que J’allais être en retard. J’ai dit: « Je ne vais pas être en retard. » Nous y sommes arrivés. Il y avait une longue file d’attente et personne ne pouvait entrer dans l’avion tellement la file d’attente était longue. Personne ne pouvait même réserver son siège. Alors, en quoi était-il nécessaire de stresser? Et, supposons que vous soyez tendus, prenez position, et que vous manquiez votre avion, et alors? Tout au plus, il n’y a qu’un incident malheureux qui pourrait arriver, c’est notre mort. C’est inévitable. Parce que nous sommes nés, ce corps doit mourir. C’est tout! Le reste n’est qu’une plaisanterie!
Alors que vous soyez stressés ou pas ne fait aucune différence. Je pense que parfois les gens se tiennent au même point puis se mettent à courir, pensant qu’ils vont à l’aéroport. Aucun mouvement – de la tension.
Donc, avant tout, il faut savoir que si nous pouvons diminuer nos tensions, le cœur s’ouvrira. Le cœur doit s’ouvrir. Après tout, nous sommes maintenant dans l’océan de joie et de béatitude. Pourquoi devrions-nous avoir des tensions? Mais, dans l’océan de joie et de béatitude, on ne coule pas, on nage. Alors nous devons nager et cet aspect, Je crois, est incompris de la plupart des gens.

Or, nous avons les conditionnements de nos pays, de styles différents et variés. Chaque pays a différents styles de conditionnements. Prenons la France: il y a le conditionnement qu’il ne faut jamais avoir l’air heureux. Vous pouvez reconnaître qui est Français. Une femme française était assise devant moi, elle avait l’air si misérable, J’étais sur le point de lui demander: « Qui est mort dans votre famille? » Elle était bien habillée, elle s’était maquillée, s’était bien coiffée, tout était bien. Mais son visage était tellement misérable que Je ne comprenais pas comment ces deux choses pouvaient se combiner. Elle avait pris soin de son look, semblait très agréable avec son maquillage et tout cela, et là, elle avait l’air si malheureuse. Elle prenait un air très triste.
Or, le conditionnement est si stupide, si stupide que selon eux, tout ce qui est laid est devenu magnifique. Ils choisiront les femmes les plus laides parmi les laides et leur donneront le premier prix de beauté. Je ne sais pas sur quels critères, sous quel angle ils ont vu cette dame, pour qu’ils l’appellent une beauté. Vous verrez que les chakras de la femme sont bloqués, qu’elle est négative, qu’elle émet de terribles vibrations et ils disent que c’est une beauté.

Ainsi, à cause de ces visions tortueuses et tendues, dans ce sens ou dans l’autre, nous ne voyons jamais la réalité. Et, nous acceptons absolument tout ce qui est irréel et on s’en inquiète. C’est comme une bulle. Nous sommes préoccupés par une bulle, comme s’il s’agissait d’une bombe atomique ou d’une bombe à hydrogène. Nous nous inquiétons tellement de choses sans importance! En conséquence de cela, quand on s’inquiète, on s’inquiète on s’inquiète, si quelqu’un s’approche de nous, on lui saute dessus: « Qu’est-ce qui vous inquiète? Quel est le problème? « Je vous le dis, le seul souci que j’ai, si j’en ai un, c’est que mes enfants devraient s’aimer les uns les autres.

Je parle de l’amitié, d’avoir un ami: quand on a des soucis, on se tourne toujours vers ses amis, mais non vers des personnes de connaissance. Si on a des problèmes, on n’en parlera jamais à quelqu’un que nous ne connaissons pas plus que cela, mais nous nous tournerons vers nos amis, et c’est cela l’amitié. Même si vous êtes un leader, vous êtes l’ami de quelqu’un.
L’amitié est telle que vous pourriez partager vos secrets, vos problèmes ; vous le faites bien avec Moi et pourquoi pas les uns avec les autres?
C’est une question de compréhension que les Sahaja Yogis sont réellement des amis les uns pour les autres. Je crois que la relation d’amitié est encore plus élevée que n’importe quelle autre à laquelle on peut penser, car il n’y a rien à gagner de l’amitié, elle ne cesse jamais et vous prenez seulement du plaisir à l’amitié, c’est tout. Alors, vous pouvez vous taquiner parfois, vous pourriez plaisanter un peu avec une autre personne, vous moquer un peu d’elle. Ce n’est pas grave, c’est de l’amitié. Mais c’est la forme de compréhension la plus pure de ce que sont les relations entre nous. Et un ami, c’est celui qui est toujours, sans rime ni raison, soucieux de son ami.
Avant Sahaja Yoga, vous pouviez avoir un ou deux amis tout au plus; trois c’était déjà une foule, on ne pouvait pas avoir trois amis. Mais avec Sahaja Yoga, nous sommes tous des amis, c’est de l’amitié pure, une amitié d’une très belle nature, qui fait que vous vous réjouissez de la joie d’une autre personne. C’est ce que vous faites par les vibrations, si vous sentez les vibrations d’un autre Sahaja Yogi, cela vous donne vraiment la joie.

J’ai vu ce genre d’amitié, lorsque J’étais jeune, car alors, les gens avaient le cœur plus ouvert, comme mon père et ses amis. Un de ses amis était un brahmane très orthodoxe, et il était le président d’une organisation couvrant tout le pays. Et l’école, une des écoles dans laquelle J’étudiais [en première], était dirigée par cette organisation, donc il était le grand patron dans cette école.
Mon père [qui était avocat] était allé plaider très loin, il avait emmené toute la famille, et m’avait envoyée à l’hôtel. Il avait écrit à son ami: « Je m’absente mais ma fille doit rester pour ses examens terminaux [universitaires]. Je suis désolé de m’absenter et de prendre ma famille avec moi. Mais c’est une opportunité à saisir. »
Alors son ami lui a répondu: « D’accord, cela n’a pas d’importance, tu peux partir, je vais m’occuper de ta fille ». Il est venu à l’hôtel [au foyer du lycée], il a pris une chambre dans cet hôtel. Nous étions tous là. Comme il était un brahmane, il n’aurait pas touché à un œuf, c’était un brahmane. Mais il savait que je mangeais des œufs et que je n’étais pas végétarienne. On arrivait au début de l’été, mais il portait toujours son manteau ou son imperméable pour sortir. Je ne sais pas où il dénichait des œufs tous les matins. Il les apportait dans sa chambre, car c’était une école brahmanique, et les cuisinait en secret pour moi. Puis il m’appelait pour que je vienne les manger. Je lui disais: « Je n’en ai pas besoin. » « Non, non, ton père est loin, et je dois prendre soin de toi ». C’était si gentil, et il était le chef des chefs là-bas, brisant ses propres règles et règlements pour moi en cuisinant de la nourriture non végétarienne.

Et ensuite, voyez-vous, il mettait toutes les coquilles d’œuf dans un papier, le glissait dans la poche de son grand manteau, et sortait pour les jeter quelque part. Alors, il s’en allait avec moi et me laissait à mes examens. Le soir, il était là de nouveau à m’attendre. C’était un homme si grand, si important, très respecté. Je veux dire que c’était le chef des proviseurs.
Je me suis étonnée tous les jours de cette amitié. Et pour rien, Je veux dire, Je ne les ai pas vus se parler de quoi que ce soit, Je veux dire qu’ils n’avaient rien en commun à proprement parler. C’était de l’amitié tout simplement! Mon père était un littéraire, comme vous le savez, et lui était un travailleur social. Je veux dire qu’il y avait un lien, mon père s’occupait de politique.

Et J’ai vu de tels amis. Quand mon père allait en prison, ses amis venaient pour nous amener chez eux, leurs épouses s’occupaient de nous, nous donnaient le bain. Elles ne faisaient aucune différence, Je n’ai jamais senti aucune différence entre moi et leurs propres enfants. D’ailleurs, on avait l’impression qu’elles s’occupaient plus de nous que de leurs propres enfants. D’abord, elles nous donnaient un bain.
Avec l’amitié, on peut vraiment avoir de la joie! Il vous faut avoir un très grand cœur pour être un ami, un très grand cœur. Si vous ne vous occupez que de votre propre enfant, ne soutenez que votre propre enfant, vous êtes un cas désespéré pour Sahaja Yoga.
Mais si vous avez cette amitié large- il y a une belle histoire que mon père nous racontait au sujet de l’amitié, parce que mon frère était- il avait beaucoup d’amis, il traînait avec eux un peu partout, se baladait ici, là. Et puis, il était toujours critique: « Quoi papa? Tes amis viennent à la maison, ils ne s’occupent parfois que de la pelouse, car l’un d’eux aime la pelouse, puis un autre fait autre chose. Et vous, vous ne discutez pas, vous n’argumentez sur rien- c’est juste que je ne sais pas comment vous vous amusez entre vous. »
Il a dit: « Non, on discute, ce n’est pas comme ça. Non, non, on apprécie beaucoup être ensemble. » Puis mon père lui a dit: « Très bien, je vais te raconter une histoire:
Il y avait un père qui avait un ami, et son fils aussi – c’est une histoire actuelle, Je veux dire, de notre époque moderne mais aussi de l’ancien temps, devrais-Je dire. Donc, le père dit à son fils: « Tu vois, l’amitié, c’est quand tu peux toujours compter sur ton ami, et que ton ami peut compter sur toi. »
« Vraiment? » dit le garçon. « Oui »
« Oh, mes amis, je peux compter sur eux. » dit le garçon, « Je peux compter sur mes amis ».
Alors, le père lui dit: « D’accord, testons tes amis et les miens. »

Puis ils s’en allèrent les questionner. Le père partit avec son fils pour aller voir les amis du fils. Et le fils pensa- le père dit à son fils: « Tu dois dire que tu as tué quelqu’un et qu’il faut qu’ils t’aident. » « D’accord. » répondit-il.
Donc ils se rendirent chez l’un d’eux. Cet ami dit: « Tu as tué quelqu’un? Mon cher, va-t’en! » Il referma la porte.
Ils allèrent en voir un deuxième, qui lui ferma sa porte. Un troisième lui répondit: « Non, non, ne dis pas que tu es venu chez moi, je n’ai rien à voir avec toi. » Tous ses vingt amis lui dirent non.
« D’accord, dit le père, allons maintenant voir un de mes amis. » Ils s’y rendirent.
Ainsi, ils frappèrent et frappèrent à la porte, la porte ne s’ouvrait pas. Alors il cria : « C’est moi! Je suis là. »
Le fils commença donc à dire: « Regarde, ton ami ne vient même pas t’ouvrir. » « Non, non, attends, et tu vas voir. » répondit le père.
Au bout de 10 minutes environ, l’ami vint ouvrit la porte et les fit entrer:
« Que se passe-t-il? »
« Tu sais, j’ai tué quelqu’un, dit le père, alors nous sommes venus te demander de l’aide. » « Je savais bien qu’il devait s’être passé quelque chose, autrement, pourquoi serais-tu venu me voir à cette heure-ci? Alors j’ai rassemblé tous les bijoux de mon épouse, je veux dire, au cas où tu aurais besoin d’argent. Je ferais mieux de te donner les bijoux. C’est pourquoi cela m’a pris du temps pour t’ouvrir. Mais, continua-t-il, si tu as tué quelqu’un, ça ne fait rien. Maintenant, comme tu as des enfants et moi non, tu ferais mieux de leur dire que c’est moi le meurtrier. Dis-moi comment cela s’est passé et je prendrai le meurtre à mon compte. »
Et le fils était surpris. L’ami reprit: « Non, accepte. »
Alors, le père lui dit: « Tu vois, mon ami est comme ça. Tu avais vingt amis et je n’en ai qu’un seul. C’est cela l’amitié. » Et c’est ce genre d’amitié, que nous, Sahaja Yogis, devrions avoir. Je veux dire qu’avec un ami, on ne peut pas se sentir stressé, ce n’est pas possible. C’est le premier signe. Et avec vos amis, vous n’allez pas sommeiller et vous n’allez pas dormir, mais vous amuser.

Un jour que Je prenais le train, il y avait deux compartiments, Je me trouvais dans l’un des deux, aux côtés d’une vieille dame – Je veux dire que J’étais plus vielle qu’elle, mais elle se croyait la plus âgée- et elle essayait de s’endormir. Et dans l’autre compartiment, il y avait deux amis, ils s’étaient retrouvés. Ah, comme ils étaient contents! Ils se donnaient l’un l’autre des tapes. L’un disait: « Tiens, c’est pour toi! » et cela continuait ainsi.
Alors, cette dame m’a dit: « Regardez ces gens, ils ne nous laissent pas dormir ». Alors elle est sortie puis leur a crié : « Allez-vous arrêter ces bêtises? Que se passe-t-il? » Ils ont dit : « Cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas revus, voyez-vous, alors on est contents! » Elle a répondu : « Ce n’est pas comme ça qu’on s’amuse, pourquoi vous frappez vous si vous êtes contents? Et parlez moins fort.  » Elle s’en est retournée.
Alors, Je me suis levée pour aller dans leur compartiment et Je leur ai dit :
-Maintenant, vous pouvez crier. Je reste ici, Je ne dirai rien. Je vais fermer la porte avec le verrou. Cette dame ne viendra plus.
Cela les a surpris. Je leur ai dit :
– J’apprécie la façon dont vous prenez du plaisir à être ensemble.
– Et vous ne voulez pas dormir? Ont-ils dit.
– Non, non, Je veux entendre ce que vous vous dites.
Ils ont été très surpris de voir combien j’appréciais la façon ils se tapaient l’un l’autre et dont ils s’amusaient.

Donc, je dois vous le dire, c’est ainsi que nous devons être des amis. Nous devons partager, prendre plaisir à partager, sans prendre les choses au sérieux.
Comment peut-on être sérieux avec ses amis? On est juste détendus, on apprécie simplement la compagnie de chacun. Même si vous devez vous disputer, disputez-vous, cela n’a pas d’importance. Même si vous avez un point de vue différent, c’est bien. Mais vous ne devriez pas tenter de vous imposer à votre ami, ni votre ami de s’imposer à vous. Mais essayez de vous comprendre l’un l’autre, c’est de cette façon que nous allons beaucoup apprendre. Vous avez tant à apprendre les uns des autres.
Par exemple, j’ai tant appris des Français, vous en seriez surpris. J’ai appris beaucoup de choses des Français, de leur art, de leurs idées sur l’art, de leur musique, de leur culture. Il y a beaucoup de choses à apprendre.

Donc, vous avez des amis en Inde, vous avez des amis partout, vous avez des amis maintenant en Amérique du Sud. Partout vous avez des amis. Allez-y simplement avec mon badge. terminé! Oh! Ils vont tous courir pour vous, ils feront n’importe quoi pour vous.
Alors cette amitié, pensez simplement que dans le monde entier, nous avons des milliers et des milliers d’amis, partout où nous allons. Et c’est ce qu’il faut savoir à l’intérieur, nous devons être nous-mêmes d’un type très, très amical, très aimable. Il y a de la franchise entre deux amis. Il n’y a pas de fermeture, pas de tension, pas de formalité. Et il y a tant de confiance qu’on peut leur parler de tout ce qu’on veut, de ce dont on a besoin et des problèmes qu’on a.
J’espère que vous comprenez que l’amour signifie une totale liberté envers soi-même et à l’égard des autres. Si vous aimez quelqu’un, alors il y a une liberté et une compréhension totales. Mais cet amour doit être très, très pur. Vous devez ressentir cette amitié avec une compréhension totale. Et vous serez fiers d’avoir tant d’amis, et de vrais amis. Vous avez tant d’amis qui sont de vrais amis! Vous aurez le sentiment d’être comme quelqu’un d’important pour avoir tant d’amis dans ce monde. Vous n’êtes pas seuls

Imaginez, auparavant, il y a eu tant de saints, tant de grandes âmes sont nées et on les a traitées comme des personnes bizarres, on les a torturées, tuées, empoisonnées. Ils étaient seuls, mais pas vous. Vous êtes tous amis les uns avec les autres, et la plus grande amie que vous ayez, c’est la Puissance divine qui veille sur vous et fait tout pour vous.
Si vous possédez cette sorte de vivacité d’esprit, belle et détendue, vous allez apprécier la vie, vous allez profiter de Sahaja Yoga et vous allez avoir de beaucoup, beaucoup plus de gens qui pratiqueront Sahaja Yoga. Et si vous n’éprouvez pas cela entre vous, alors les gens vont dire: « Oh, Mère, quoi que vous puissiez dire, les Sahaja Yogis ne sont pas bien. »

Donc aujourd’hui, dans ce pays de France où nous avons obtenu la libération, où nous avons combattu pour elle, accédons à la véritable libération, la véritable libération de l’âme, de l’Esprit, afin de pouvoir apprécier et profiter de tout ce qui est disponible, avec intelligence.
Que Dieu vous bénisse tous.

A part: Il y a des inconnus qui jettent tout le temps des regards. Je pense que si vous pouviez fermer le rideau devant, ils ne viennent que de là. Non, non, de là, de ce côté. Ils ne sont pas nos ennemis, en aucune façon. Cela entraîne un tremblement de terre. D’accord, merci.

…J’ai eu aujourd’hui le sentiment qu’on pourrait célébrer – en fait, ce serait comme une puja de Krishna parce que la madhurya, la douceur de Shri Krishna, c’est comme Radha, ou l’amour de Radha, vous voyez, et son puja, comme ça.

Donc, en fait aujourd’hui, avec tous les thèmes dont Je parle au sujet de la collectivité, qui est la bénédiction de Shri Krishna et dont l’essence est « madhurya », c’est à dire la douceur, et Radha, qui est l’énergie de Shri Krishna, est connue sous le nom de Ahlada Dayini. Ahlada Dayini signifie « Celle qui donne la joie ». « Ahlad » signifie même plus que la joie – Celle qui était « Allahd ». Pardon, mais voyez-vous, le mot « joie » peut être assez général, mais « ahlada » veut dire pétiller de joie.
Quand vous voyez quelqu’un qui pétille de joie, c’est le pouvoir de Radha. Et elle était la Puissance de Shri Krishna. Donc, lorsque vous rencontrez un ami, vous savez, vous sentez- vous avez juste envie de le serrer contre votre cœur, juste de le prendre dans vos bras. Vous ne savez que faire de ce sentiment. Parfois, c’est tellement fort que vous avez envie de lui donner une tape- Shri Mataji éclate de rire- de taper votre ami ou de vous taper. Ce genre de joie c’est « Ahlada dayini », cela vient de Radha.

Alors aujourd’hui, ce pouvoir de la joie, vénérons ce pouvoir de la joie et ce pouvoir de la joie qui est « ahlada dayini » – bien sûr, nous faisons comme d’habitude mais avec l’idée que maintenant, nous prions pour que notre cœur puisse s’ouvrir grâce à Shiva. Et une fois que notre cœur sera ouvert, il s’exprimera par le pouvoir de Shri Radha et de Shri Krishna. C’est la combinaison d’aujourd’hui. Faisons cela, c’est la combinaison de l’ouverture du cœur et de son expression grâce au Vishuddhi. Par exemple, certaines personnes, les femmes surtout, lorsqu’elles sont submergées par la joie, elles se mettent à pleurer: c’est cela « ahlada ».